Biographie d’un lieu apprenant : le tep Davout
Biographie d’un lieu apprenant : Le Tep Davout
En quoi et pourquoi je suis ce lieu à vivre ?
« Les lieux se forment et apprennent à leur tour, autant que se forment et apprennent les sujets qui les pratiquent. Les individus transforment les lieux et ces transformations affectent ce qu’ils sont et ce qu’ils font. Un lieu, à travers le réseau d’actions qu’il favorise et qui le traversent, est « apprenant » parce qu’il permet de faire trace des relations traduisant l’action collective des acteurs. »
Jean-Jacques Schaller
Introduction
On m’appelle Tep et je suis né à l’été 1995, il y a presque 20 ans déjà. Je me déploie dans le 20ème arrondissement depuis le 134 Bd Davout sur près d’un hectare. Ce quartier populaire a été récemment rebaptisé « quartier des portes du 20ème » par les politiques et leurs services, mais ceux qui l’habitent eux, parlent de Felix Terrier, Python, Saint Blaise.
Pour comprendre mon histoire, il faut savoir que je suis l’épicentre d’un triangle formé par ces trois micros-quartiers que je viens de vous citer. Ici l’enclavement ne favorise pas le vivre ensemble. Au contraire, il accentue les tensions, les rivalités, les animosités entre habitants. Depuis toujours, les urbanistes de la ville de Paris tentent de le désenclaver, principalement à grands coups de pioches. Moi, je désenclave à coup de liens, de rencontres, d’actions, de projets, mais les politiques et leurs services ne le voient pas. Ce n’est pas possible autrement puisqu’ils ont décidé de me raser pour laisser place à une piscine. Peut-être que ma fonction officielle de terrain d’éducation physique les empêche de me regarder vraiment, au-delà de leurs représentations.
En vingt ans, j’ai fait des rencontres, j’ai vécu et partagé des histoires qui m’ont fait évoluer au fil du temps. Je refuse d’être réduit à un simple terrain d’éducation physique alors que me parait plus juste le terme de terrain d’éducation populaire. Vivre ensemble en interaction autant d’histoires intenses, authentiques et singulières est peu banal. Peut-être encore davantage aujourd’hui où le repli sur soi prédomine, où les gens n’osent plus se rencontrer et se retrouvent isolés, figés, paralysés.
C’est pourquoi, j’ai décidé de parler, de partager mon histoire, nos histoires, notre Histoire. Parler de mon espace, du quartier, des habitants et de tous ceux que je côtoie et avec qui nous avons bâti ce lieu hors du commun.
Après, advienne que pourra mais qu’on ne vienne pas me dire que l’on ne savait pas…
J ai pu constater que c etait un lieu vraiment utile aux enfants et aux parents, mon fils lui-meme y a pratique le roller. Il ne faut pas le reprendre aux riverains qui s y sentent bien. Qu est-ce qu on peut faire pour soutenir l association ? Est-ce qu il y a un groupe d habitants qui s est mobilise ? Une petition ? Merci de cette info.
J ai pu constater que c etait un lieu vraiment utile aux enfants et aux parents, mon fils lui-meme y a pratique le roller. Il ne faut pas le reprendre aux riverains qui s y sentent bien. Qu est-ce qu on peut faire pour soutenir l association ? Est-ce qu il y a un groupe d habitants qui s est mobilise ? Une petition ? Merci de cette info.